Fort de Visapur ou la randonnée semée d’embûches

En face du fort de Lohagad se trouve celui de Visapur, sur un grand plateau. C’est tout naturellement qu’en se troisième jour, notre « fort quest » nous mena vers le fort de Visapur.

Benoit a tracé 2 parcours possibles pour monter et se promener au sommet du fort de Visapur : 7km et 10km. Il est tout à fait envisageable de faire moitié moins de distance pour visiter ce fort, en faisant un allé/retour et en ne faisant pas tout le tour du plateau. Trois mois et un jour après avoir accouché sans avoir repris le sport je lui dis « soyons fous, faisons le 10 km ».

Notre parcours nous fait contourner le fort avec un léger dénivelé positif, avant de monter à dré dans le pentu de l’autre côté de la montagne. Nous nous retrouvons seuls sur notre chemin, ce qui est toujours surprenant en Inde. Nous commençons par nous tromper d’itinéraire, mais heureusement, Benoit s’en aperçoit assez vite. De retour sur la trace, soudainement, Benoit s’arrête : il a marché sur une ronce dont une épine a transpercé sa semelle jusqu’à atteindre son gros orteil. Arrivera-t-on au sommet ?

Pendant qu’il fait sortir l’épine avec le poinçon de son couteau suisse, je donne la tétée à Thelma. Puis nous la changeons. Au moment de lever le camp, j’entend des grognements, je me persuade qu’il y a un léopard ou un tigre qui nous observe. Arrivera-t-on au sommet ? C’est peut-être simplement le ventre de Thelma qui gargouille… Nous entendons un peu de musique au fond, c’est l’Inde.

Benoit me dit que nous allons passer à côté d’une ferme : qui dit ferme dit chiens. Nous nous baissons pour ramasser quelques pierres pour nous défendre au cas où. A ce moment là, le gros appareil photo que je portais en bandoulière me tombe violemment sur le coude. Arrivera-t-on au sommet ?

Finalement nous ne croisons pas de chien. Nous arrivons sur une clairière où un groupe de jeune s’amuse. Ils nous disent qu’ils n’ont pas trouvé de chemin pour monter à Visapur, qu’ils se reposent avant de faire demi tour. Nous suivons la trace GPS : il y a un chemin mais il est caché par une végétation dense. Nous hésitons : arrivera-t-on au sommet?

Les jeunes nous rejoignent finalement, et, voulant protéger Thelma, nous ouvrent le chemin que nous leur indiquons : nous nous enfonçons tous dans la jungle, tel des explorateurs aguerris. De tant à autres ils crient quelque chose , espérant avoir une réponse d’autre promeneurs au départ de la montée raide du fort. Et cela fonctionne : c’est le GPS indien ! Ils sont rassurés, et nous accompagnent jusqu’au départ de la grosse montée.

Après cette montée dans les pierres, nous arrivons sur ce plateau vallonné. Ce fort est magnifique. Il ne reste que des morceaux du murailles et quelques bassins creusés. Nous nous dirigeons vers la première extrémité. Nous croisons une vache morte, nous sommes seuls, petit frisson. Nous arrivons au drapeau orange puis continuons pour trouver un coin d’ombre pour pique-niquer. Nous nous arrêtons au bord d’un étang. Sur sa rive, il y a une grande mue de serpent. Tétées, chips, change, un copain chien, le calme, et peu de promeneurs.

Nous reprenons notre marche, passons par un des sommets où j’en profite pour appeler ma sœur Sophie et lui souhaiter un Joyeux anniversaire en vidéo. En descendant de cette butte, nous arrivons sur un grand troupeau de buffles. C’est magnifique comme vous pouvez le voir sur les photos. Nous atteignons le drapeau de l’autre extrémité du fort.

Nous redescendons par un autre chemin, raide et dans les cailloux aussi, dont l’arrivée n’est pas très loin du parking. Notre chauffeur, qui nous attend depuis 6 heures, est soulagé de nous voir arriver.

Après cette belle randonnée, nous sommes lessivés. Ce soir, c’est room service et dodo à 21h30 ! Le lendemain, nous abandonnons toute idée de « fort quest », pour Thelma et pour nos pieds, nous rentrons tranquillement à Pune.