2023 étant l’année de mes 40 ans, je m’étais fixé pour objectif de participer à une grande course de gravel / bikepacking. Or notre agenda cette année ne m’a pas permis de m’inscrire sur l’Atlas Mountain Race ou sur la Race Around Rwanda. Le seul événement que j’ai trouvé et qui soit compatible avec mes envies et mon agenda est l’Istra Land, une course gravel/bikepacking qui se déroule entre la Slovénie, la Croatie et l’Italie, sur une distance de 400km et 6000m D+, le tout largement sur des chemins. Bien que j’espérais courir un événement plus long, le menu de cette course était très alléchant.
In 2023, being my 40th year, I had set the goal of participating in a major gravel/bikepacking race. However, our schedule this year did not allow me to register for the Atlas Mountain Race or the Race Around Rwanda. The only event I found that was compatible with my desires and schedule was the Istra Land, a gravel/bikepacking race that takes place between Slovenia, Croatia, and Italy, covering a distance of 400km with a 6000m elevation gain, mostly on off-road paths. Although I had hoped to run a longer event, the menu for this race was very exciting.
Une préparation moyenne. J’ai particulièrement aimé ma préparation de l’année dernière et je souhaitais reproduire le même schéma cette année. C’est loupé, je suis passé à côté en grande partie en raison de mon déménagement de l’Inde vers la France qui nous a beaucoup occupé et qui m’a privé de vélo pendant plusieurs semaines. Finalement une préparation très peu optimale, avec quelques blocs de volume, très peu d’intensité et finalement peu de structure. Je l’ai ressenti rapidement cet été quand j’ai eu beaucoup de mal à récupérer de mon bloc de 500k en 3 jours.
A mediocre preparation. I particularly enjoyed my preparation last year and wanted to replicate the same pattern this year. Unfortunately, I missed it largely due to my move from India to France, which kept us busy and deprived me of cycling for several weeks. Ultimately, it was a suboptimal preparation, with some volume blocks, very little intensity, and, in the end, little structure. I felt this quickly this summer when I struggled to recover from my 500km ride in 3 days.
Equipement. Je suis parti avec mon Canyon Grizl 7 chargé de saccoches sur la fourche, le cadre et la selle. Je suis parti dans un esprit bikepacking light. Bikepacking car j’avais avec moi un bivy et quelques affaires chaudes, mais light car il n’y avait dans cette optique pas de superflu (pas de duvet, pas de matelas…). N’étant pas sûr non plus de la capacité à me ravitailler je suis volontairement parti avec beaucoup de nourriture, de quoi théoriquement pouvoir rouler 400km sans me ravitailler (sauf en eau). Ces choix m’ont apporté une certaine sérénité quand à ma gestion de course, mais en contrepartie un vélo relativement lourd (comparé à de nombreux autres coureurs en mode ultra light).
Equipment. I set off with my Canyon Grizl 7 loaded with panniers on the fork, frame, and saddle. I adopted a light bikepacking approach, as I had a bivy and a few warm clothes with me, but it was light because there was no room for excess (no sleeping bag, no mattress, etc.). Also, not being sure about the availability of resupply, I intentionally started with plenty of food, theoretically enough to ride 400km without refueling (except for water). These choices gave me a sense of security in my race management, but in return, my bike was relatively heavy compared to many other riders who went ultra-light.
Tracé. Magique, j’ai découvert la péninsule d’Istria, voisine de l’Italie, mais côté Croate de la frontière. Une sorte de paradis pour amateur de nature et de gravel. Le ratio gravel/route était au-delà de mes espérances avec une variété de terrain dingue. Des petites routes de montagne, de la belle piste roulante, du single track, de la descente bien vénère, de la monté de costaud et globalement quasiment pas de portage !
Route. Magical! I discovered the Istrian Peninsula, adjacent to Italy but on the Croatian side of the border. It’s a paradise for nature and gravel enthusiasts. The gravel-to-road ratio exceeded my expectations, offering a variety of terrains, including small mountain roads, beautiful easy tracks, single track, challenging descents, tough climbs, and very little portaging.
Une gestion de course en plusieurs étapes. Une première partie de 70km dans le dur durant laquelle j’ai terriblement souffert de mon manque de préparation, durant laquelle j’ai même songé à mettre le clignotant tellement j’étais mal. Après le CP1 j’ai réussi à me mettre dans ma bulle et faire abstraction de mes jambes et des autres coureurs. D’ailleurs c’est à ce moment aussi que nous avons commencé à nous espacer et à être un peu plus seuls. S’en est suivi une descente de l’enfer dans laquelle un VTT tout suspendu n’aurait pas été de trop. Une fois en bas, lessivé j’ai réussi à me mettre dans un rythme de croisière jusqu’à la nuit sur les côtes Croates. J’ai adoré la partie nocturne jusqu’au CP 2, du single assez technique, en bordure de mer, éclairé par la pleine lune. C’était un peu frustrant de passer là de nuit, mais je pouvais aussi facilement imaginer la chaleur en plein jour sur ces rocailles. Finalement passer de nuit était une bonne option. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai décidé de continuer d’avancer après le CP2 et de rouler un maximum jusqu’à 4h du matin, pour profiter de la fraîcheur de la nuit. Je n’étais pas sûr de devoir m’arrêter mais j’ai senti une petite baisse de niveau de vigilance, j’ai donc fait une pause de 2h pour recharger un peu les batteries.
A multi-stage race management. The first 70km were tough, during which I suffered immensely due to my lack of preparation. At one point, I even considered quitting. After CP1 (checkpoint 1), I managed to get into my zone, ignoring the condition of my legs and the other riders. It was also at this point that we started to spread out and become more isolated. A hellish descent followed, where a full-suspension mountain bike would have been handy. Once at the bottom, completely exhausted, I found a cruising pace along the Croatian coast until nightfall. I loved the nighttime section up to CP2, with technical single tracks by the sea, illuminated by the full moon. It was a bit frustrating to pass this part at night, but I could easily imagine the scorching heat during the day on those rocky trails. Ultimately, riding at night turned out to be a good choice. That’s why I decided to keep going after CP2 and ride as much as possible until 4 a.m. to take advantage of the cool night air. I wasn’t sure if I needed to stop, but I felt a slight decrease in alertness, so I took a 2-hour break to recharge a bit.
Réveil relativement facile et remise en selle sans problème pour attaquer la dernière ligne droite de 150km. Après une pause dans un restaurant pour me faire une omelette géante, je regagne la côte côté Ouest. Eaux cristallines, soleil, plages, bars, restos… c’est une torture de passer sans s’arrêter. Je me promets de revenir me baigner ici après la course si le temps me le permets. Les chemins côtiers sont de toute beauté. Après 70km nos remontons dans les terres en suivant les eaux d’un canal, le terrain est relativement plat mais les montagnes se dressent devant moi pour la dernière section, une cinquantaine de kilomètres en monté. Des montées si longues et si violentes qu’il me faudra marcher à plusieurs reprises. Les paysages sont magnifiques mais le temps me parait long, et je me suis fixé pour objectif d’arriver avant le couché du soleil. Il faudra attendre les tout derniers kilomètres du parcours pour enfin retrouver un peu de plat avant de franchir la ligne d’arrivée et poser le dernier tampon sur la carte de brevet. Il m’aura fallu un petit peu plus de 33h pour boucler ce parcours magnifique et exigeant de 400km.
Waking up was relatively easy, and I got back on the bike without any problems to tackle the last 150km. After a break in a restaurant for a giant omelette, I returned to the west coast. Crystal-clear waters, sun, beaches, bars, and restaurants were all tempting, but I promised myself I would come back to swim here after the race if time allowed. The coastal paths were stunning. After 70km, we headed inland along a canal, the terrain was relatively flat, but the mountains loomed ahead for the final section, about fifty kilometers of uphill. The ascents were so long and steep that I had to walk several times. The landscapes were beautiful, but the time seemed to drag on, and I set a goal to reach the finish line before sunset. It wasn’t until the very last kilometers of the course that I finally found some flat terrain before crossing the finish line and stamping the last brevet checkpoint on my card. It took me just over 33 hours to complete this beautiful and challenging 400km course.
Franchement le parcours est le point fort de cette épreuve. Le tracé est d’une qualité dingue avec beaucoup de beaux chemins, c’est varié, c’est physique, c’est technique, c’est roulant mais surtout ça passe partout en vélo ! Et ça c’est le bonheur. Bravo aux organisateurs. Cela donne envie de revenir se poser dans le coin à la cool et faire des sorties à la journée, tout en profitant de la mer magnifique et de la bonne bouffe. D’ailleurs il faut savoir que la région semble réputée pour les truffes ! Il y en a de partout, sur les steak, dans les pâtes, sur les pizzas… le kiffe total.
Honestly, the highlight of this race is the course itself. The route is of outstanding quality with many beautiful paths, it’s diverse, physically demanding, technical, and smooth, but above all, it’s bikeable everywhere! That’s the joy of it. Kudos to the organizers. It makes you want to come back to relax in the area and go on day trips while enjoying the magnificent sea and delicious food. By the way, the region seems to be famous for truffles! They are everywhere, on steaks, in pasta, on pizzas… absolute delight.
Niveau matériel j’ai absolument tout utilisé ce que j’avais emporté, donc une certaine satisfaction de ne pas avoir porté de superflu. Si je dois revenir je pense qu’il y a deux options : soit partir plus équipé pour profiter de la mer et camper dans les spots de rêve, soit partir beaucoup plus light et prendre une Guest-house en route pour dormir (ou ne pas dormir). La météo cette année était particulièrement bonne, mais en cas de pluie la gestion du matériel pourrait être tout à fait différente.
In terms of equipment, I used absolutely everything I brought, so there’s a certain satisfaction in not carrying any excess. If I were to return, I think there are two options: either go more equipped to enjoy the sea and camp in dream spots, or go much lighter and stay at a guesthouse along the way to sleep (or not sleep). The weather this year was particularly good, but in case of rain, the equipment management could be entirely different.