Sinhagad Epic Trail 2019

Après la H2O Run il y a 2 mois, j’ai participé ce matin à mon premier trail en Inde !

La course

Le menu du jours

La météo a changé depuis une semaine, nous sommes désormais en pleine mousson, résultat il fait mois chaud, entre 24 et 30 degrés et surtout il pleut quasiment tout le temps. L’humidité est autour de 93% bref de nouvelles conditions à apprivoiser.

En arrivant à Pune j’ai découvert ce trail (première édition cette année) et je me suis motivé pour le 22km, le 42 n’étant pas réaliste vu le terrain et le niveau d’entraînement.

La journée a commence tôt avec un réveil à 3h du matin, pour un départ de la course à 6h du matin, ça pique, mais ca permet d’éviter la chaleur.

Nous sommes un peu plus de 200 coureurs sur les 3 parcours (10k, 22k, 42k). A noter que le 42k donne des points UTMB, c’est surprenant.

Le depart se fait en 3 vagues, 6h pour le 42k, 6h05 pour le 22 et 6h10 pour le 10k.

Au départ j’ai tenté de compter les coureurs devant moi pour me situer dans le peloton mais j’ai abandonné rapidement car nous sommes revenus rapidement sur les coureurs du 42k dans la première montée du fort de Sinhagad (côté nord). Cette première montée se passe bien, il pleut et à mesure que nous montons nous entrons dans un épais nuage.

L’objectif pour moi est simple, essayer d’arriver le plus frais possible au pied de la seconde montée au km 16. Le chemin est donc long et je monte tranquillement jusqu’au fort. La montée est très glissante avec cette pluie, ça promet quelques glissades à la descente…

Au sommet au fort je bifurque vers le col et je me retrouve seul à tel point que je me demande si je suis bien sur le bon chemin. Après 2km je retrouve un autre coureur c’est rassurant.

La partie sur les crêtes avant de redescendre dans la vallée est superbe mais méga cassante avec les montées et descentes. J’arrive a tenir un bon rythme sur cette partie. Dans les descentes je me surprend a doubler du monde sans trop forcer c’est déjà ca. Les mêmes coureurs me reprendrons ensuite sur le plat. S’en suit la descente dans la vallée. En bas c’est un champ de boue qui colle aux chaussures et qui empêche de courir. Je vois des indiens qui retirent leurs chaussures et qui courent pieds nus dans cette section, les chaussures à la main… Et qui les remettrons un peu plus tard avec les pieds pleins de boue. Ca fait relativiser nos petits bobos quand on a une poussière dans la chaussette…

La longue traversée jusqu’au km16 m’a paru longue, sur les faux plats montant j’ai eu un peu de mal, mais je me suis efforcé de relancer dès que je le pouvais.

J’arrive au pied de la deuxième montée au fort, côté sud. Il n’y a plus personne devant moi, j’aperçois un coureur loin dans la montée et derrière personne. Je commence la montée et je sens rapidement que je n’ai plus de cuisses. Impossible de pousser. Je suis cuit. Je monte doucement à mon rythme, je m’aide des bras aux branches que je trouve sur le chemins. Les 2 ou 3 raidars me font beaucoup de mal. A mi montée je me fais rattraper par un coureur que je n’ai pas vu arriver. Impossible de m’accrocher. Je prends mon mal en patience jusqu’en haut. Au fort il faut encore grimper avant de rejoindre la descente, cette relance est terrible.

Pas évidente la traversée du fort, il y a beaucoup de monde (pas pour la course), imaginez devoir traverser le Mont St Michel en période touristique, en courant et avec le stress de vous faire reprendre par des coureurs. C’est a peu près pareil.

Je trouve quelques ressources pour relancer sur la partie haute.

Arrive enfin la descente finale, 3km et 600m d-, en mode super glissant et technique. Dans les autres descentes j’ai vu que j’étais assez rapide, je donne tout, a fond pour n’avoir aucun regret. Je passe un tas de randonneurs, c’est pas simple à gérer en plus de la pluie et des rochers. Alors que je commence à songer à lever un peu le pied, j’aperçois au loin un coureur qui m’avait doublé sur la partie plateen bas. Je donne tout pour le rattraper et le doubler et essayer de tenir l’ecart sur les 1,5km qui restent avec les cuissent qui brulent.

Sur cette partie j’ai fait une figure de style. Je suis parti en vol et je ne sais pas par quel miracle je suis retombé sur mes pieds et mes mains, sans me faire mal. J’ai entendu tous les gens autour s’exclamer de peur en me voyant. C’est passé je suis chanceux.

Je pousse jusqu’à la ligne d’arrivée que je franchis en 3h18′, super heureux car malgré mon manque de jambes dans la seconde montée j’ai bien géré ma course et j’ai tout donné.

Je termine 5e c’est l’autre bonne nouvelle.

Trempé et heureux

L’organisation était simple (comparée aux courses françaises), rustique avec un balisage minimaliste. J’ai rencontré des coureurs sympas, bonne ambiance et bon état d’esprit. Une belle surprise et si je peux je reviendrai l’année prochaine.

Analyse

Ces derniers mois j’ai essayé de structurer un minimum mon entraînement pour arriver un minimum préparé sur la course.

J’ai donc structuré mon entraînement sur le modèle de volume 1/2/3 que j’utilisais à l’époque où je m’entrainais beaucoup.

Je suis parti de très loin et j’ai augmenté progressivement le volume, mais pas suffisamment pour avoir des jambes de feux aujourd’hui.

Il faut aussi dire que j’encaisse moins bien les séances qu’avant, l’âge aurait-il un rapport là dessus ?

En parallèle j’ai aussi beaucoup perdu de poids, je suis passé de 88,6kg en Mars à 80,6 en Juin. Cette perte de poids est due à la reprise de l’activité physique mais aussi à mon alimentation plus équilibrée depuis que je suis en Inde. 8kg ca ne se perd pas sans conséquences et je pense que mon corps a besoin de se rééquilibrer avec ce nouveau poids et ce volume d’activité auquel il n’était plus habitué.

J’ai été très malade 10 jours avant la course, ca s’est terminé sous antibios. Je pense que ça m’a fatigué et ça a cassé le bon rythme que j’avais pris.

L’endurance est en train de revenir, mais je n’ai plus aucune puissance dans les cuisses. Il va falloir que je travaille là dessus dans les mois qui arrivent.

C’est donc un bon début, c’est motivant pour reprendre le travail spécifique. Je ne pense pas ici être en mesure de refaire du trail long, en raison de la situation de la ville, mais aussi et surtout en raison du boulot qui me prend pas mal de temps. En revanche la descente sur des formats plus courts, 10k ou semi est envisageable car c’est plus simple à gérer logistiquement.

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