Il y a quelques semaines j’ai tracé sur la carte une boucle autour du lac de Khadakwasla, qui se situe au pied de Sinaghad. Je voulais voir ce qui se trouve sur l’autre rive du lac.
J’ai ensuite décidé d’ajouter à ma boucle le tour de Panshet Dam afin de rentre le projet plus épique.
Samedi matin, réveil à 3h du matin, j’ai décidé de partir tôt pour éviter la chaleur et le trafic en sortant de Pune. 3h30 je suis sur la selle et c’est partit !
Je commence par la traversée de Pune, de nuit ce n’est pas évident, mais le peu de circulation rend le trajet relativement simple et plutôt agréable.
Après 20 kilomètres j’arrive à l’extrémité du lac de Khadakwasla, mais il fait nuit et je ne vois rien. C’est le moment de quitter la ville et ses quelques éclairages publics pour commencer à longer le premier lac de la journée.
Il fait nuit et la prudence est de mise car ici il peut y avoir n’importe quoi sur la route et n’importe où : trous, vache, chien, ordures… Je continue mon chemin jusqu’à la bifurcation de Panschet Road. A partir de maintenant je vais découvrir car je ne suis jamais passé ici.
Il fait toujours très nuit et malgré mon éclairage puissant à 1500 roupies (merci Décathlon) je dois faire attention car à plusieurs reprise je double des ouvriers qui marchent le long de la route dans le noir le plus complet.
Je traverse le petit village de Khanapur où 3 chiens me prennent en chasse. Cet épisode me refroidit un peu pour attaquer la seconde partie de nuit, je sais que je risque de traverser pas mal de fermes, je préférais le faire de jour pour éviter les mauvaises surprises.
Toute cette partie se fait au son des prières qui résonnent dans toute la vallée. Ici il ne faut pas espérer faire une grasse-matinée !
Je fais donc un stop au bord de la route aux abords de Vanjalwadi. Il est 5h30 du matin, j’ai déjà fait 40 kilomètres mais pas une lueur de jour à l’horizon. Après 30 minutes de pause, le jour commence enfin à se lever tranquillement, je décide de repartir pour le deuxième lac.
A Vanjalwadi je bifurque sur la gauche et commence la montée. Je me retrouve assez vite dans un épais brouillard, je comprends alors pourquoi le jour tardait à venir…
La piste se prolonge en balcons sur le coté sud du lac de Panshet Dam, mais je ne vois absolument rien. Il me faudra attendre le kilomètre 80 pour commencer à voir quelque chose en changeant de versant.
La vue arrive, mais les bouteilles sont vides… Je pensais pouvoir trouver du ravitaillement en route, mais il n’y a rien d’autre ici que quelques troupeaux et bergers.
En même temps c’est que le soleil arrive, la chaleur fait également son apparition et ma progression sans eau commence à être compliquée.
La piste se dégrade aussi, c’est de plus en plus inconfortable à rouler avec tellement de trous qu’il m’est difficile de prendre un peu de vitesse. Je me fais secouer dans tous les sens.
Cette rive du lac est clairement moins sauvage. J’alterne du sauvage et quelques constructions improbables, tellement la piste est mauvaise pour venir ici.
Alors que je suis plus ou moins a l’agonie je tombe sur un portail avec écrit « Bamboo and brick », je lève les yeux et vois une terrasse en haut d’un batiment. J’aperçois des gens sur la terrasse, et ces gens n’ont ni l’air d’ouvriers, ni d’agriculteurs et un a un appareil photo dans al main et il prend des photos du paysage, c’est clair qu’il n’est pas d’ici. Ni une ni deux, je passe le portail, j’avance avec mon vélo et tombe sur un monsieur, 140kg, plein de tatouages.
Je suis en fait dans un « hôtel » et je peux boire et manger, le bonheur. Je m’installe à une table sur la terrasse, la vue est superbe. Autour de moi pas mal d’agitation, de toute évidence un mariage se prépare.
Je m’arrête 30 minutes le temps de manger 2 omelettes, boire un Thumbs Up (Coca indien) et prendre 2 bouteilles d’eau. Le Bonheur !
En repartant je pense avoir fait le plus dur, mais non. La dernière section sur la rive nord du premier lac est terrible. La piste est pire que tout, je n’avance pas.
En revanche le paysage est superbe, je traverse plein de culture c’est magnifique et ca aide à passer le temps.
Ce n’est pas sans joie que je retrouve de la route pour les 10 derniers kilomètres.
Au total une belle sortie de 140km, 1400 D+ en un peu moins de 8h.
C’est ce que j’aime en faisant du vélo en Inde : découvrir des endroits dans lesquels je n’aurais jamais mis les pieds en temps normal, même pas en randonnée.
Relive ‘Panshet Dam’